Paris (75), France đ«đ·
Il est dimanche 13 heures et je viens Ă peine de me lever. Jâadore faire la grasse matinĂ©e⊠Encore un de ces trucs qui date de mon enfance, car chaque dimanche ma mĂšre restait au lit au moins jusquâĂ midi. CâĂ©tait sa journĂ©e de repos et ce rituel Ă©tait un des ces cadeaux quâelle sâoffrait de temps en temps. Un peu de rĂ©pit dans un monde de brutes. đÂ
Puis aprĂšs il y avait toujours notre dĂ©jeuner hebdomadaire traditionnel dans la cuisine. Du pain de seigle grillĂ© avec tout ce quâelle avait achetĂ© la veille. Tout Ă©tait encore frais et pas encore entamĂ©. De la charcuterie, des fromages, des crĂšmes Ă tartiner diffĂ©rentes, des chutes de saumon⊠miam. AccoudĂ©s au petit comptoir au mur quâelle avait fait fabriquer, nous nous dĂ©lections ensemble comme de vrais gourmands complices. đ
LĂ , je me contente juste d’un peu dâeau chaude avec quelques gouttes dâhuile essentielle de citron dans un petit Thermos gĂ©nial que jâai trouvĂ© Ă Valence. Ăa me suffit largement, car hier soir ma co-exploratrice avait une envie folle dâhamburger-frites aprĂšs plusieurs jours de nourriture subtile, et je trouvais ça une excuse parfaite pour Ă©viter de nous enfermer dans une obligation, un dogme ou autre limitation egotique. đ
Nous sommes sortis de notre silence pour la soirĂ©e afin de profiter pleinement de cette escapade et de faire nos feed-backs pendant que nous marchions et mangions. Il Ă©tait bon ce repas et Ă part une portion de frites faite maison supplĂ©mentaire ça mâa largement suffit. Ăa me convient trĂšs bien de rester dans une nourriture plus subtile avec uniquement des boissons et de temps en temps, quand lâoccasion se prĂ©sente, de partager un repas de choix avec quelquâun de spĂ©cial Ă mes yeux. âïž
Nous avons profitĂ© de cette sortie pour aller au cinĂ©ma. A lâheure tardive il ne restait pas beaucoup de choix. Un seul cinĂ©ma Ă©tait assez proche pour nous permettre de rejoindre la derniĂšre sĂ©ance. Ma passion pour les films fait que le choix est limitĂ© quand je vais au cinĂ©ma avec quelquâun car en j’en vois dĂ©jĂ beaucoup en streaming alors qu’ils sont encore en salle. Le choix de ma co-voyageuse se portait finalement sur celui-ci. đ€©Â Â
Si je l’avais regardĂ© sur mon ordinateur je ne pense pas que je l’aurais visionnĂ© jusqu’au bout. Pourtant, je trouvais les acteurs excellents, leur jeu trĂšs rĂ©aliste et l’histoire touchante. C’est aprĂšs, en Ă©changeant avec mon Amie sur le chemin de retour que j’ai conscientisĂ© ma rĂ©ticence. đ
Pour moi, ce film montrait Ă quel point nous pouvons rendre notre vie compliquĂ©e et comment, en mĂȘme temps, en restant en superficie, l’existence peut nous glisser entre les doigts. Le message Ă©tait clair pour moi : pas besoin de plaire ou de courir vite pour aimer ! đ
Pas besoin, en ce qui me concerne, de chercher de l’intensitĂ© dans la quantitĂ© d’activitĂ©s, dans la variation ou encore dans la quĂȘte des extrĂȘmes pour vivre des frissons. Ce film m’a plutĂŽt confortĂ© dans ce que je vis actuellement… de ralentir encore et l’apprentissage d’une Ă©coute plus fine qui me permet d’accĂ©der Ă un plaisir de plus en plus extatique sans nĂ©cessairement quitter ma chaise, mon canapĂ©… ou mon lit. đ
Une journĂ©e simple s’annonce donc. La petite lutte intĂ©rieure est encore lĂ . Celle qui rĂ©siste à l’immobilitĂ©… la morale de mes enseignants passĂ©s : « Tu ne peux quand mĂȘme pas… », « Tu devrais faire… », « Il n’est pas bon de… », « Si tu continues comme ça, tu… », « Il faudrait quand mĂȘme que tu… », « Tu ne vas jamais y arriver si tu… ». đ¶ââïž
Alors, je reste dans mon petit rituel d’Ă©criture, lecture, mĂ©ditation et de film. Changer de ville, de logement et de co-voyageuse comme je le fais est dĂ©jĂ assez de variation pour moi. Pas besoin par-dessus d’aller visiter la ville pour la voir sous tous ses angles. đ»Â  Â
Voici une petite histoire tirée du recueil de contes Derviches qui mérite à mon avis réflexion :
Comment attraper les singes
Il Ă©tait une fois un singe qui aimait les cerises. Un jour, il en vit une appĂ©tissante qu’il dĂ©cida de cueillir ; mais il sâaperçut que le fruit Ă©tait dans une bouteille en verre.
Il compris qu’il ne pourrait l’attraper qu’en passant sa main par le goulot de la bouteille. Une fois la main refermĂ©e sur la cerise, il ne put retirer le poing car l’ouverture Ă©tait trop Ă©troite.Â
Ceci Ă©tait un piĂšge conçut par un chasseur qui savait comment PENSENT les singes. Le chasseur vint prendre le singe qui tenta de s’enfuir mais qui, prisonnier de la bouteille, ne pensa pas Ă Â lĂącher la cerise.
Il ne put courir assez vite et se fit attraper. Le singe pensait sa main emprisonnĂ©e mais du moins, il tenait toujours la cerise. Le chasseur, d’un coup sec, lui fit lĂącher prise. Le singe Ă©tait libĂ©rĂ© de la bouteille … mais prisonnier du chasseur.
Le chasseur s’Ă©tait servi d’une cerise et d’une bouteille qui Ă©taient toujours en sa possession.
 – Vous trouverez pleins d’autres histoires de sagesse sur mon blog en cliquant ici ! –
DĂ©licieuse journĂ©e Ă tous⊠à demain đ»đ»đ»đ»đ»đ»đ»đ»đ» Â