Les esprits de la forêt

Bielle (64), France 🇫🇷 

La pluie et le vent étaient forts hier au bord de l’océan. Alors, vers 14 heures, sans trop réfléchir, j’ai démarré le moteur de mon carrosse et j’ai parcouru une centaine de kilomètres vers l’est, direction Pau. J’ai trouvé un endroit sympa, un grand parking arboré au bord du lac de Castet. J’y étais tout seul, avec comme seule compagnie quelques vaches au loin et le son de leurs cloches. 

Mon corps semble en joie, car je me suis aperçu que j’ai chanté et gémi dans mon sommeil. Malgré la fraicheur et la solitude j’ai dû me sentir à ma place, proche de mon Soi. Je me souviens même que je me suis parlé. Je ne sais plus de quoi, mais si je me fie à ma sensation, c’était MICHAEL qui parlait à michael. J’ai passé une nuit nourrissante et quand je me suis levé, vers 6 heures 30 (!!!), j’étais en pleine forme.

Comme il faisait encore nuit, je me suis lavé à l’extérieur de ma voiture. J’aime beaucoup être nu dans la nature comme ça. Ça réveille certainement des souvenirs au-delà de mon vécu personnel. C’est la première fois que je me pose dans les bois. Je ne me sentais pas prêt jusqu’à maintenant. Pour mon ressenti c’est beaucoup plus confrontant… je sens le “face à face” avec ma nature profonde beaucoup plus fort.

Au bord de l’océan, j’ai senti la puissance des éléments, la présence forte du vivant…et  je dirais même, ses humeurs. Ça m’a donné une sensation de sécurité. Face aux éléments, je me suis senti tout petit, comme une poussière sur une poussière… et finalement, à ma juste place. Ça m’a aidé à relativiser, à mettre ma vie dans son contexte juste, puis à lâcher prise et à m’abandonner entre les mains de la Vie Majestueuse. 

Dans la forêt où je suis en ce moment, je n’ai pas senti la même chose. C’était plus fin, plus subtil, plus délicat et plus en détail… plus féminin, je dirais. Les silences étaient presque plus importants que les bruits. Ça chuchote, ça observe, ça grouille, ça joue, ça interagit… et mon enfant intérieur joyeux m’a semblé en éveil et nourri. Je me suis davantage senti accueilli, un peu comme un enfant qui retrouve le berceau de ses origines.

C’est surtout pendant la nuit que j’ai senti tout ça. Dès que les humains ont recommencé à faire du bruit au loin avec leurs voitures et à fouler le sol du parc avec leurs grosses bottes insensibles, les esprits se sont tus et se sont cachés. C’était une nuit riche dans ce Parc National des Pyrénées. Pourtant, je ne vais pas rester ici. Je me sens attiré par l’altitude et je vais aller vers les hauteurs tout à l’heure. 

Je pense qu’il suffit de faire seulement une trentaine de kilomètres pour que je trouve ce que je cherche… même si je ne sais pas exactement ce que c’est. Je passerais peut-être même par l’Espagne, avant de me diriger jeudi vers Muret en Haute Garonne. Il parait que l’essence y est beaucoup moins chère et j’ai besoin de faire le plein bientôt. Peut-être que c’est simplement mon esprit juif qui m’attire dans cette direction… juste pour économiser deux sous. 😉 

∞💜∞


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4 commentaires sur « Les esprits de la forêt »

  1. whaou merci Michael, ton écrit m’inspire cet humble poème.
    les mots s’enchaînent sans que je ne puisse rien contrôler alors j’ose l’envoie de cet écrit sorti après la lecture de ton article du jour !
    Namasté pour la fierté, que tu m’as peut-être ainsi insufflée !

    Prendre le temps, laisser les mots venir
    curieuse, où cela va donc me conduire ?
    Vers une forêt, un autre endroit connu
    vers un Monde, où je dois me mettre à nue

    Les sensations s’enchaînent, les ressentis
    aussi dans tout mon corps à l’infini
    Alors je laisse venir, Paisiblement
    ces vibrations qui s’Installent dans le temps

    je suis un peu Perdue, mais là confiante
    j’avance les bras tendus, les mains brûlantes
    vers cette Immensité qui se présente
    Je ne peux reculer plus qu’a oser

    Oser, Traverser vers ces étrangetés
    attirée par l’énergie échappée
    Mon mental, s’offre un peu de liberté
    Mon corps rechargé, peut mieux respirer

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  2. Photo très évocatrice.
    Et il y en a de nombreuses comme ça, non retouchées, où l’on peut voir un esprit se manifester.
    Cela me rappelle un passage du film « American Beauty » avec un jeune gars qui filme le « vent » en train de jouer avec un sac plastique (ou autre chose je ne me souviens plus précisément). Il filmait à l’évidence un esprit de l’Air qui jouait certes avec le plastique, mais aussi avec le gars qui le filmait. Mais pour voir tout ça, il faut avoir conservé son cœur d’enfant.
    C’est pour entrer au quotidien dans cette magie vivifiante que j’aspire toujours plus au calme, loin des humains ordinaires.
    Mon nouveau lieu de vie est bien plus calme que le précédent, bien moins pollué par les bruits et autres indélicatesses humaines.
    Il faut que mon prochain lieu de vie soit parfait car je veux qu’il soit le dernier.

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