Taillefer (09), France đ«đ·
A peine avais-je dĂ©marrĂ© le rotofil ce matin, qu’un homme nommĂ© Daniel est venu me dĂ©livrer. CâĂ©tait prĂ©vu que ce soit lui qui allait le passer un peu partout sous les clĂŽtures et câest aujourdâhui que ça dĂ©marre. Jâavoue que ça ne me dĂ©range pas du tout. Jâallais me mettre au travail uniquement en tant que âcontre piedâ car au fond je nâen avais pas vraiment envie. âșïžÂ
Jâai pensĂ© que peut-ĂȘtre jâavais exagĂ©rĂ© dans mon Ă©lan de suivre mon immobilisme. Alors, quand jâai vu quâil faisait frais ce matin, je me suis forcĂ© un peu et je me suis mis Ă lâoeuvre. Finalement, la Vie mâa gentiment montrĂ© que mon Ă©lan initial Ă©tait bon et que je pouvais me poser avec moi, en moi. En revanche, ça rend mes journĂ©es un peu plus longues et ça accentue mon Ă©tat dâermite. đÂ
CâĂ©tait la suite Ă©vidente de mon texte de hier et le titre lâindique dĂ©jĂ . Je me sens seul⊠trop seul mĂȘme. Ma solitude du moment est la consĂ©quence logique de mon vĂ©cu et de lâensemble de mes choix. Quand je revisite les moments du passĂ© oĂč jâai dĂ» prendre des dĂ©cisions, incontournablement jâarrive Ă Â endroit exact oĂč je me trouve actuellement. Lâhomme que jâai Ă©tĂ© au moment de mes choix nâaurait pas pu faire autrement avec les rĂ©fĂ©rences quâil avait. đ
Je nâai jamais Ă©tĂ© seul et dĂ©pouillĂ© Ă ce point. Okay, il me reste encore un peu de marge. Jâai encore une toute petite rĂ©serve financiĂšre et 2 ou 3 amis. Mais je nâai jamais Ă©tĂ© vraiment seul, jusquâau moment oĂč jâai quittĂ© Cannes en quĂȘte vers mon rĂȘve il y a environ 4 ans. Au dĂ©but mes amis se remplaçaient discrĂštement par des personnes que je ne connaissais pas⊠puis, peu Ă peu la densitĂ© relationnelle a commencĂ© Ă diminuer⊠et jâai fini par vivre quasiment comme un ermite depuis mai lâannĂ©e derniĂšre. đ
Le contre-pied
MĂȘme si je ne suis pas totalement seul, depuis ce moment, je vis ma vie comme une traversĂ©e du dĂ©sert. Jâai toujours Ă©tĂ© entourĂ© et jâai toujours adorĂ© rire et partager des histoires avec des amis. La seule personne avec qui je ris aujourdâhui encore est mon ami Ruben Ă Amsterdam. MĂȘme si nous ne partageons pas la mĂȘme vision sur la vie, notre relation est saine, simple et belle. Aucune intrusion de sa part, câest naturel chez lui. DĂšs que nous nous voyons, les conneries commencent Ă fuser et nos rires sâenclenchent et se nourrissent rĂ©ciproquement⊠mĂȘme par sms. Il nâest pas possible de se heurter⊠et quâest-ce que ça fait du bien. Nous nous parlons environ une fois par semaine et câest une vraie bouffĂ©e dâair frais pour moi Ă chaque fois. đ
Ma situation est toute nouvelle pour moi et trĂšs Ă©trange, car mĂȘme si je peux me sentir seul, je perçois que je nâai plus la mĂȘme prĂ©disposition quâavant avec les gens. Jâai dĂ©couvert avec le temps que je me sens mieux âau bordâ des groupes, en observateur… un peu comme un berger qui garde son troupeau. Je nâai plus vraiment envie de me trouver au centre de lâactivitĂ©, ni dans les mĂȘmes styles de scĂ©narios quâavant. Je nâai plus la disponibilitĂ© intĂ©rieure. Je nâai plus lâespace psychologique pour me laisser inonder par le brouhaha social. Je me sens mieux dans le silence et seul, mais pas trop loin des autres quand-mĂȘme. đ€
Ce qui semble me manquer est de partager mon quotidien avec quelquâun. Pourtant, quand jâai parfois un(e) ami(e) qui vient passer quelques jours avec moi, je sens dâabord la pression de sa prĂ©sence et jâai besoin de pouvoir mâen extraire rĂ©guliĂšrement. Souvent je ne le fais pas, pour pouvoir profiter de lâoccasion⊠et jâai ensuite besoin de plus de temps encore pour me consolider, aprĂšs son dĂ©part. Ăa a lâair contradictoire, mais je pense que mon mode de fonctionnement nâa jamais Ă©tĂ© aussi naturel que maintenant. Jâai envie dâĂȘtre avec moi, avant-tout, et de pouvoir rejoindre mon amie ou le groupe par moment, quand câest bon et juste pour tout le monde. đ
En plus, je me sens seul, mais je suis conscient que je ne le suis pas. Ma connexion avec la Vie entiĂšre est claire et visible pour moi. Je reconnais le divin en tout et je me reconnais en toute chose Ă©galement. Je me sens profondĂ©ment liĂ© Ă tout ce qui Est. Je pense que ma sensation de solitude nâest que relative et quâelle vient de la diffĂ©rence dâavec mon vĂ©cu dâavant. LĂ , je suis assis dans la grande salle pour Ă©crire et au fond je me sens en paix et profondĂ©ment bien. Je pense que jâai simplement encore Ă mâhabituer Ă ma nouvelle vie. đ
Communication Vulnérabilité
Je constate aussi que jâĂ©vite volontairement tout ceux qui de maniĂšre habituelle envahissent mon territoire et ne participent pas Ă un effort partagĂ© pour trouver lâharmonie entre nos espaces vitaux. Il est clair que je prĂ©fĂšre ĂȘtre seul que mal accompagnĂ©. Jâai payĂ© trop cher dans le passĂ©, le prix de lâenvahissement, et je nâai pas lâintention de rĂ©itĂ©rer la mĂȘme expĂ©rience. La porte vers mon coeur est toujours ouverte, pour tout le monde, sans exception⊠et je ne refuse personne dans mon entourage. Par contre, pour laisser entrer quelquâun dans mon espace intime jâai besoin de me sentir en sĂ©curitĂ© avec lui⊠et le jeu du territoire sâimpose dans ce cas, de lui-mĂȘme. â€ïžÂ
Toutefois, je me sens seul et je sais que je ne suis pas fait pour ne me trouver quâen ma propre compagnie. Si jâaccepte encore de vivre cette expĂ©rience, câest uniquement parce que jây trouve encore du sens. Je vois que ma traversĂ©e du dĂ©sert a du bon. Jâapprends Ă ĂȘtre avec moi⊠Je perçois le naturel reprendre sa juste place dans ma vie⊠Je vois mon intĂ©gritĂ©, mon authenticitĂ© et ma puissance grandir⊠Je me vois mâapprocher de lâAmour avec un grand A⊠Je perçois la vie et les choses sous un autre angle, plus de lâextĂ©rieur⊠Ma mĂ©moire originelle se rĂ©veille et ma connexion avec lâensemble se consolide⊠đ
Câest beau tout ça, je le reconnais. Câest mĂȘme une grĂące⊠et souvent je me demande comment câest possible que ce soit moi qui vis tout cela. Toutefois, je sais aussi que mon temps est comptĂ©. MĂȘme si mon Ă©tat seul est bĂ©nĂ©fique, je suis fait pour ĂȘtre avec le monde. Je le sens, je le sais⊠Certes, ce nâest certainement pas le moment. Je ne suis pas prĂȘt et les gens ne le sont certainement pas non plus. Il nây a pas encore de demande pour ce que je propose. LâĂ©vidence du quotidien le montre. Mais, je sais que malgrĂ© tout mon temps est compté⊠âł
Maintenant que ma vie est arrivĂ©e Ă maturitĂ© et que je semble prĂȘt Ă partager mes acquis et Ă vivre mon rĂȘve et ma destinĂ©e, câest comme si je disposais juste dâune petite plage de temps, une fenĂȘtre comme on le dit aussi. Câest un espace limitĂ©. Le temps dâune rĂ©colte⊠Le temps dâun train qui entre en gare pour prendre ses voyageurs⊠Je nâattendrai quâun certain temps. AprĂšs ma fleur se fane⊠le train quitte sa gare. Ce nâest pas moi qui dĂ©cide, mais je tiendrai comme cette fleur, juste le temps quâelle peut vivre sans recevoir de lâeau Ă nouveau. Rien de dramatique⊠câest ainsi⊠je suis prĂȘt Ă partager⊠et aussi Ă repartir⊠â€ïž
« The lonely shepherd »
Michael, je suis dans le train, je viens de lire ton article, je ne les lis pas tous les jours, ce matin le titre m’a interpellĂ©, et pour cause, ton article m’a beaucoup parlĂ©,
Ta foi en la vie et ta confiance en elle, me fascinent encore, elles me donnent parfois le vertige car elles me semblent demander beaucoup de courage.. Je me sens Ă l’Ă©preuve totale de cette confiance et les choses me paraissent trĂšs compliquĂ©es, toutefois je ressens le passage, le tournant, l’Ă©preuve qui est aujourd’hui essentielle Ă mon Ă©volution, je n’ai pas le choix, je ne peux qu’avancer dans une totale confiance que je commence tout juste Ă « comprendre »..
Merci de tes partages, je me reconnais toujours en toi, et je te souhaite une merveilleuse traversĂ©e â€ïž
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Et merci Ă toi pour ce partage et de toujours ĂȘtre lĂ … đ
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oulala bonjour Michael, tes Ă©crits du jour, me mettent en dĂ©sarroi pourquoi je ne sais trop je ressens fortement une grande peur voir une terreur de la mort ! me faisant crier au plus profond de mes entrailles JE VEUX VIVRE ENCORE UN PEU JE VEUX VIVRE GRANDIR INTENSĂMENT bien qu’a plusieurs reprises je voulais que tout sâarrĂȘte !
la vie par tes paroles du jour, me fais reprendre de l’Ă©nergie me reboostent aussi merci de cela
belle journĂ©e merci de ces bousculements certes douloureux mais je pense utile pour que j’avance enfin vers ma vie vers mon expression sans peurs aucune namastĂ©
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Merci Florence… belle journĂ©e Ă toi aussi… âșïž
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Michael, ce que tu Ă©cris, souvent je m’y retrouve ! Encore aujourd’hui. Ce matin, j’Ă©tais « pausĂ©e » dans ma solitude. La goĂ»tant au plus profond. Ne fuyant pas la partie en moi qui y vit un « manque » : ĂȘtre en connexion, en communion, avec d’autres. Cet Ă©quilibre Ă vivre : seule et avec les autres. Et puis, inattendu (bien qu’attendu dans la temporalitĂ©), l’appel ce midi de « mon amoureux » qui confirme son retour aprĂšs six mois de voyages de par le monde. Cela fait quatre annĂ©es que nous vivons ainsi notre relation. Seuls et ensemble malgrĂ© tout. Comme un art de vivre, difficile parfois, mĂȘme douloureux, lorsque j’oublie de me relier Ă mon Coeur. Enfin je suis « humaine » et tout est bien ainsi !
(Lorsque Youenn et moi nous nous quittons sans savoir quand nous nous reverrons, c’est notre phrase fĂ©tiche : Tutto va bene!). VoilĂ j’avais envie de te partager cela comme tu partages avec nous.
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Merci pour ton partage, Maryse… âșïž
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