Taillefer (09), France đ«đ·
Le jeu est simple et commence par une simple proposition Ă un partenaire, un ami ou un collĂšgue. Ce qui est pour moi essentiel est que câest MON jeu. Câest Ă MOI de le jouer aussi bien que je le peux. Lâautre, par lâeffet miroir, me montre seulement oĂč jâen suis. Il est lui-mĂȘme responsable de sa partition. Les qualitĂ©s communicatives de lâautre sont les miennes, exactement comme ses dĂ©fauts. Je sais donc exactement, grĂące Ă lâautre, oĂč je peux mâamĂ©liorer. đ
Car, câest un processus qui ne sâacquiert pas dâun seul coup, mais qui fait pour moi, intĂ©gralement partie du tissage de lâAmour et qui se construit avec le temps. Jây travaille sans cesse et sans relĂąche, et depuis longtemps, car je sais quâun conflit ne vient jamais du fait dâavoir raison ou tort, mais uniquement de celui qui nâa pas su rester Ă sa place, dans son territoire. Mon attention est tout le temps dirigĂ©e vers ma maniĂšre dâhabiter mon espace et la qualitĂ© de mes communications. Je prends le temps pour rĂ©flĂ©chir si, et comment je vais exprimer mon Ă©lan, ou rĂ©pondre Ă celui dâun autre. Quand jâai le temps de rĂ©flĂ©chir, jâai lâoccasion de mâamĂ©liorer⊠quand je suis dans une situation dâurgence et que jâagis Ă partir de mes rĂ©flexes et mes acquis, je peux voir oĂč jâen suis rĂ©ellement. âïž
Ce qui est important pour moi est de constater en permanence oĂč jâen suis⊠mais, en faisant de mon mieux pour ne pas me juger. Je dois rester conscient que je suis en Ă©ternel apprentissage et en progression⊠jusquâau moment oĂč je suis complĂštement en harmonie avec moi-mĂȘme Ă travers lâautre. Ăa peut prendre toute une vie⊠alors, je ne pense pas que ça vaille la peine de mâĂ©nerver quand jâai un peu de mal avec un aspect de mes aptitudes en communication. đ€«
Alors, quand jâai envie dâĂ©viter les problĂšmes, les malentendus et les inconforts avec quelquâun que je vois rĂ©guliĂšrement⊠et que je le considĂšre comme assez important dans ma vie, je propose le jeu du territoire. Si câest juste une rencontre occasionnelle, je ne demande, ni ne propose rien et je garde les choses aussi simples que possible. Toutefois, je continue Ă jouer ma partition. Je joue tout le temps et avec tout le monde. Chaque contact, quâil soit humain ou animal, me permet de mâentrainer et de me sensibiliser dans ma maniĂšre de rencontrer lâautre et dâoccuper mon espace. đ°
Quand je suis avec quelquâun, je considĂšre 3 entitĂ©s. Lâautre, moi⊠et la relation. Chez la plupart dâentre nous, la relation reste Ă lâĂ©tat dâembryon, car chacun ne pense souvent quâĂ lui. Pour faire grandir la relation, il suffit de trouver comment lĂącher, renforcer ou faire Ă©voluer son ego face Ă ses besoins personnels et ses attentes⊠afin de se rencontrer quelque part au milieu et de tisser la relation ensemble, jusquâĂ lâAmour. Jâaime bien lâimage de deux tours, face Ă face, avec chacune un pont-levis, qui sert Ă se rencontrer librement et en toute sĂ©curitĂ©. â€ïžÂ
Habiter son territoire
Jâai donc un territoire Ă moi. Un vrai espace physique, psychologique et verbal. Il y a des choses qui mâappartiennent et qui ne regardent pas lâautre. Mais, il y a aussi des espaces partagĂ©s, des endroits de rencontre. Un peu comme dans une maison oĂč chacun a sa chambre, mais oĂč il y a aussi des piĂšces communes, comme la cuisine et la salle de bains. đ€Ș
Dans MES espaces, quâils soient physiques, psychiques, spirituels, ou verbaux⊠privĂ©s ou professionnels⊠lâautre ne rentre pas sans y ĂȘtre invitĂ©. Dans SES espaces, JE nâentre pas. Chacun sâoccupe de ses affaires, de ses responsabilitĂ©s, de ses corvĂ©es, de ses tĂąches, de ses amis, de son temps, de ses bagages, de ses maladies, etc. Je mâinterdis dâintervenir dans lâespace de lâautre, quâil sâagisse dâune piĂšce dans une maison, de sa voiture, de ses opinions, de sa maniĂšre de faire, de ses habits, de son rangement, de son humour, peu importe. MĂȘme si câest mon enfant !!! Surtout si câest mon enfant !!! âš
Je ne corrige pas, je ne juge pas, je ne critique pas, je ne mâindigne pas, je ne me moque pas, je nâinterviens pas⊠mĂȘme si lâautre va droit dans le mur. Je peux poser des questions, mais uniquement des vraies. Je ne peux pas le manipuler et le guider, ni LE mettre EN question. Ce que fait mon Ami(e) lui appartient Ă 100%. Tout intervention de ma part est une intrusion, aussi simple que ça. Si toutefois ça me dĂ©mange, rien ne mâempĂȘche de âdemander audienceâ et de lui dire quelque chose comme : âJâai trĂšs envie de partager mon avis avec toi, est-ce okay pour toi ?â⊠en Ă©tant, bien Ă©videmment prĂ©parĂ© Ă ce quâil me dise NON ! Mais, si je peux, je mâabstiens complĂštement de cette option. Si mon Ami(e) a besoin de mon aide ou de mon opinion il/elle me le demandera. đÂ
Ăa peut sembler compliquĂ© et je pense que ça lâest quelque part, puisque ça fait depuis si longtemps que nous nâoccupons plus adĂ©quatement notre espace. Alors, pour sâentraider, Ă deux ou Ă plusieurs, je propose un geste avec la main qui indique que mon Ami est dans mon territoire. Ce nâest pas un reproche, juste un geste qui est lĂ pour montrer mon inconfort ou mon dĂ©saccord et qui invite en douceur, Ă mon Ami Ă se repositionner ou Ă reformuler. Câest un geste que jâai pris de la plongĂ©e sous-marine et qui veut dire âça ne va pas !â Si mon partenaire insiste malgrĂ© tout, jâai un deuxiĂšme geste qui dit âje nâai plus dâairâ. Mais, je nâai jamais encore eu besoin de celui-lĂ . đ Â
Le signe âça ne va pasâ, aprĂšs 53 secondes… et âje nâai plus dâairâ aprĂšs 1 min 40âŠ
Ce geste permet de sâinterroger et de se corriger. Il se peut, que quelquâun me le fasse et que je ne comprenne pas pourquoi⊠ou que je nâai pas vu comment jâai fait intrusion chez lui. Alors, dans ce cas, rien ne mâempĂȘche de lui demander et dâapprendre. Il est aussi possible que nous nous rendions compte quâil sâest trompĂ©. Dans les rencontres de la Grande Famille, ce geste est au centre du fonctionnement du groupe. Si tout le monde lâapplique, chacun apprend progressivement et en douceur oĂč se trouvent les frontiĂšres de son espace et oĂč se trouvent les limites de chacun autour de lui. Si chacun reste dans son territoire, il nây a plus de conflit !!! đ
Vous pouvez avoir lâimpression que du coup, mon espace se limite. Mais NON, ce nâest pas le cas. Au contraire⊠je peux TOUT dire, absolument TOUT ! Il me suffit juste dâapprendre comment mâexprimer Ă partir de MOI, sans impliquer lâautre. Avec les habitudes verbales que nous avons tous actuellement, la libĂ©ration de lâun coĂ»te la place de lâautre et le blesse la plupart du temps. Câest inutile⊠Câest justement grĂące Ă ma dĂ©couverte de la Communication VulnĂ©rabilitĂ©, que jâai rĂ©ussi Ă oser entrer dans ma folie personnelle et Ă dĂ©velopper mon audace dâĂȘtre vraiment moi. Je ne blesse plus personne !!! đ
Non, je ne blesse plus personne !!! Par contre, quelquâun peut se sentir brimĂ© ou blessĂ© quand je lâempĂȘche de violer MON territoire pour prendre SA libertĂ©. Le manque de conscience fait que ces personnes peuvent parfois mâaccuser ou mĂȘme mâagresser. Elles nâont simplement pas lâhabitude de respecter le territoire de lâautre. Câest tellement sorti des moeurs quâelles ne voient pas mĂȘme pas quâelles dĂ©passent leurs frontiĂšres et dĂ©truisent mon paysage prĂ©cieux. Pour elles, câest moi qui ai un problĂšme. Dans un monde de fous, celui qui est normal est considĂ©rĂ© comme le fou !!! đ€Ș
Quand ma partenaire vient me solliciter avec des questions concernant mes prĂ©fĂ©rences, je me positionne. Je donne autant que possible des rĂ©ponses simples, honnĂȘtes et directes. Pas de place pour lâambiguĂŻtĂ©, mĂȘme si ma rĂ©ponse peut la toucher Ă©motionnellement. Ăa lui appartient aussi. Et si câest moi qui vais vers lâautre, je pose des demandes claires, directes et engageantes. Jamais je dirai quelque chose de tiĂšde comme, âveux-tu bien faire lâamour avec moi ?â. Ce serait plutĂŽt, âjâai trĂšs envie de faire lâamour avec toi !â. De la mĂȘme maniĂšre, je ne demanderai jamais ce que lâautre veut. Je propose mon choix et je vĂ©rifie tout simplement si câest okay pour mon Ami(e). Par exemple, âjâai trĂšs envie dâaller au cinĂ©ma avec toi, est-ce okay pour toi ?â, au lieu de, âque veux-tu quâon fasse ce soir ?â. Je ne lâencombre pas avec mon incapacitĂ© Ă savoir ce que je veux, ma difficultĂ© Ă choisir, ou Ă me positionner⊠et je ne lui mets pas la pression en la forçant Ă savoir ce dont elle a envie. Ăa fait aussi partie du territoire. TrĂšs important, mĂȘme⊠Je ne suis ni son pĂšre, ni son fils⊠alors, je mâexprime en homme responsable, souple et doux.âïžÂ
Communication Vulnérabilité
Alors, quand je parle en tant que Michael, et non en tant quâaccompagnant, tout dâabord je vĂ©rifie si lâautre Ă bel et bien le temps et lâenvie pour mâĂ©couter et mâaccueillir, avec un simple : âjâai envie de partager mes rĂ©flexions avec toi, est-ce que câest okay pour toi ?â. Si câest le cas, je ne lui parle pas de lui, je parle uniquement de moi, de mon expĂ©rience, de ce que je ressens, expĂ©rimente et pense, me concernant. Je le laisse tranquille et je nâessaie pas de le dĂ©cortiquer, ni dâentrer dans son histoire. Et quand câest son tour de me parler, je lâĂ©coute attentivement, le stimule, lâencourage et je le valide autant que je le peux. Et sâil y a quelque chose que je ne comprends pas, au lieu de dire âje ne suis pas dâaccordâ, je pose tout simplement des questions ! Ce quâil peut me dire est souvent un vrai trĂ©sor, car ce sont des piĂšces pour mon puzzle, pour mon miroir. đ
Et si rĂ©ellement je ne suis pas dâaccord et que toutefois mon avis est sollicitĂ©, au lieu de dire âje ne suis pas dâaccordâ, je dis quelque chose comme : âje pense autrementâ ou âjâai une autre vision sur le sujetâ. Quand je rĂ©ponds Ă ses propos, jâaime beaucoup commencer mes phrases par, âce que tu dis, vient me chercher Ă tel ou tel endroitâŠâ ou, âce que tu dis, rĂ©sonne chez moi de telle ou telle maniĂšreâŠâ ou encore, âje vis la mĂȘme difficultĂ© que toi, de telle ou telle façonâŠâ. Puis, je ne parle toujours pas de lui, mais je le rejoins en lui offrant ma vulnĂ©rabilitĂ© Ă mon tour. đ
Souvent, nous commençons dâemblĂ©e nos phrases de maniĂšre intrusive en disant âje trouve que tuâŠâ, Je pense que tuâŠâ, jâaimerais que tuâŠâ, âje pense que tu devraisâŠâ, âje te conseille deâŠâ, etc. Pour ne pas intruser, je dois faire trĂšs attention de ne parler vraiment que de moi et de ne pas faire une leçon de moralitĂ©, ni un sauvetage avec de la thĂ©rapie non-sollicitĂ©e, ni en le figeant dans une case Ă partir dâopinions hĂątives sur lui. JâĂ©vite dâenseigner, dâĂ©taler mon savoir et dâexprimer des gĂ©nĂ©ralitĂ©s. Il suffit pour cela dâĂ©viter de citer dâautres personnes, des phrases avec des âonâ et de remplacer les mots qui affirment des certitudes par âil me semble queâŠâ, âde mon point de vueâŠâ, âde ma fenĂȘtre je voisâŠâ, âjâai lâimpression queâŠâ, etc. Puis, bien Ă©videmment, jâĂ©vite la compĂ©tition en me comparant ou en montrant que je sais mieux⊠đ
Pour moi, ça nâa aucune importance de savoir qui a raison, quel est le contenu dâune thĂ©orie ou quelle est la technique qui fait fonctionner un appareil. La seule chose qui compte pour moi est la qualitĂ© de la relation, et surtout sa pĂ©rennitĂ©. Nos opinions, certitudes et connaissances ne sont quâun bourrage de crĂąne qui varie souvent en fonction de la culture, de lâĂ©poque et de lâendroit oĂč je me trouve sur notre terre. Je ne vais quand mĂȘme pas me prendre la tĂȘte et perdre un AMI pour une connerie pareille ! En tout cas, je ferai de mon mieux en ce qui concerne mon cĂŽtĂ© de la relation, la seule chose dont je sois responsable. đÂ
VoilĂ , juste quelques Ă©lĂ©ments. Amplement suffisant pour commencer Ă jouer⊠La Grande Famille de mon rĂȘve est justement basĂ©e sur ce principe, exactement comme je pense que ça a dĂ» ĂȘtre Ă lâĂ©poque de nos tribus. Pas de rĂšgles, juste une structure solide, qui a mis des siĂšcles Ă se bonifier, autour dâune vie quotidienne simple et dâun cheminement initiatique ininterrompu⊠puis, le respect naturel des territoires rĂ©ciproques. đ
Que les meilleurs gagnent⊠tous donc đ đđđâïžđđ«đ„đđđđ
Merci!
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Tâen prie âșïž
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Hummm….ça me donne envie de jouer avec mes filles ! Je ressens Ă quel point il est d autant plus nĂ©cessaire de transmettre cela a nos enfants et en mĂȘme temps Ă quel point cela peut se tĂ©lescoper chez moi avec des injonctions venues de mon Ă©ducation et dont je suis en train de me de faire doucement mais sĂ»rement….tes mots me mettent Ă la fois dans une humeur joueuse et en meme temps face Ă l urgence de l appliquer avec ma petite tribu…! Allez hop je vais me remettre au boulot đ
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Yes !!! Et une de plus đ
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Je vois que quand je crois « aider » mon compagnon Ă se positionner en lui demandant ce quâil veut, et quand en plus j’insiste avec mes questions, loin de mâeffacer pour lui laisser sa place je suis juste chez lui !
Et aussi plein de moments oĂč jâai conscience en direct dâĂȘtre chez lui et oĂč je laisse avancer ma broyeuse perso sans trouver le bouton arrĂȘt, ou plutĂŽt sans lâutiliser. Je sais quâil suffirait que je ferme ma bouche. Quelques fois jây arrive, consciente et heureuse que je choisis la relation, et parfois le rouleau compresseur fait son office, et je sens que je renforce mes blessures.
Alors quand câest le cas, jâessaie de revenir Ă la bienveillance pour cet endroit oĂč je me vois et qui ne me plait pas.
Jâai lâimpression de faire au mieux, tout en voyant le chemin restant.
Vraiment trĂšs envie dâun wend avec mon homme prĂšs de toi pour apprendre Ă rester chez moi!
Merci pour tes mots MickaĂ«l, encore et encore, qui me guident vers une relation dâamour. Je vois le chemin parcouru depuis 2 ans.
Je tâembrasse et te souhaite une douce et lumineuse journĂ©e
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Douce journĂ©e Ă toi aussi Isabelle… âșïž
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