Cagnes-sur-Mer (06), France đ«đ·Â
Cela fait dĂ©jĂ 23 ans que mon ami chien Boubou est parti pour le monde unifiĂ© de l’Amour. C’Ă©tait le meilleur ami que j’aie jamais eu. Il Ă©tait loyal, fidĂšle, attentif, affectueux, prĂ©sent et en plus il me protĂ©geait. Sans lui, je ne pense pas que j’aurais survĂ©cu Ă la pĂ©riode la plus difficile de ma vie. Il est nĂ© le 6 fĂ©vrier 1991 et je l’ai rencontrĂ© deux mois plus tard dans une animalerie Ă Nice. C’est mon ex de l’Ă©poque qui est venue me voir. Elle travaillait Ă Nice Ă ce moment et m’avait racontĂ© qu’elle avait vu un petit chiot qui lui faisait penser Ă moi. Il fallait absolument que j’aille voir, m’a-t-elle dit. Et câest ce que j’ai fait le lendemain. Dans mon kubelwagen vert, je suis allĂ© tĂŽt le matin voir mon comptable qui Ă©tait Ă©galement Ă Nice. Sur le chemin du retour je me suis arrĂȘtĂ© Ă l’animalerie du boulevard Victor Hugo⊠đ
Quand je suis entrĂ© dans la boutique, un petit chiot s’est dirigĂ© vers moi, a levĂ© la patte et a carrĂ©ment pissĂ© sur mes baskets. J’ai craquĂ© instantanĂ©ment, je me suis accroupi et je lui ai dit : « D’accord, donc ça doit ĂȘtre toi ! Ăa te dit de rentrer Ă la maison avec moi ? ». Cependant, ce n’Ă©tait pas vraiment possible pour moi et je me sentais vraiment embĂȘtĂ©, car je n’avais pas de rond et je vivais dans ma salle de sport immaculĂ©e blanche, Ă©videmment interdite aux animaux. Mais j’avais l’impression de m’ĂȘtre dĂ©jĂ engagĂ© avec ce petit bout de chou. Quand j’ai demandĂ© au vendeur combien il coĂ»tait, il m’a rĂ©pondu 2500 francs. C’Ă©tait Ă©norme pour moi et je n’avais pas cet argent. Mais, comme je revenais du comptable, j’avais mon chĂ©quier avec moi, et il me restait 500 francs en espĂšces dans ma poche. Alors, je lui ai proposĂ© de lui faire un chĂšque qui ne serait pas encaissĂ©, le temps de rĂ©cupĂ©rer l’argent⊠et il a acceptĂ© ! đž
C’Ă©tait dans une kubelwagen comme ça que je suis arrivĂ© en France…
Nous sommes rentrĂ©s ensemble, moi au volant et lui dans un carton posĂ© par terre Ă cĂŽtĂ© de moi. Il avait clairement peur de cette voiture bruyante qui tremblait partout et je l’ai rapidement vendue contre quelque chose de plus sĂ»r pour lui. Il me semble que c’Ă©tait une Volkswagen GTI… Presque tout de suite, je m’y suis engagĂ© avec ce petit chien en lui promettant de ne jamais l’abandonner, puisque c’est ce qui s’est passĂ© avec mes deux premiers amis Ă quatre pattes. En effet, nous ne sommes plus quittĂ©s. Quand j’ai quittĂ© le monde de la gymnastique, j’ai choisi le mĂ©tier, le lieu de travail et mon domicile en fonction de lui. Nous avons donc vĂ©cu dans un appartement Ă cĂŽtĂ© du parc Vaugrenier, aux Courmettes avec ses 600 hectares de nature, puis Ă Callian, en lisiĂšre de forĂȘt, oĂč il est dĂ©cĂ©dĂ© trop jeune en juin 2001 dans les bras du pĂšre de ma compagne. Nous avons partagĂ© des aventures incroyables qui mĂ©riteraient un article Ă part entiĂšre. Je parle un peu de lui dans mes articles « L’Ă©nergie du maĂźtre » et « Nos amis et maĂźtres »⊠đÂ
Un jour, par intuition, je l’ai appelĂ© par le nom de mon premier Ami-chien, Flippie, puis celui du deuxiĂšme, Sherrie, puis Boubou est venu comme si c’Ă©tait ses noms Ă lui. Cependant, cela n’a fonctionnĂ© qu’une seule fois. C’est ça justement que j’ai trouvĂ© comme l’indicateur qui m’a fait petit Ă petit croire fermement que l’Ăąme de Boubou Ă©tait la mĂȘme que celle des autres Amis-chiens qui m’avaient accompagnĂ© jusque-lĂ . Puis, il y a quelque temps, en regardant les films « Mes vies de chien » et « Mes autres vie de chien », il m’Ă©tait Ă©vident qu’avant et aprĂšs Boubou il y en avait d’autres. Bon, je peux comprendre que pour certains, c’est difficile de croire Ă des choses comme ça, mais je l’ai vĂ©cu comme une Ă©vidence. Quand je croise un chien, je le regarde toujours avec attention, parce que parfois je reconnais l’Ăąme-baladeur de mon ami qui semble aimer croiser mon chemin de temps en temps ! đ¶
Ce n’est pas Boubou, mais ça aurait pu.
Ces Bergers des PyrĂ©nĂ©es le ressemblent vraiment beaucoup… â€ïžÂ
Alors, avant Boubou il y avait Flippie, le petit batard qui avait le mĂȘme Ăąge que moi et avec qui j’ai passĂ© les 5 premiĂšres annĂ©es de ma vie. Il Ă©tait mon frĂšre, ma baby-sitter et mon gardien. Il avait une intelligence extraordinaire, comme Boubou, et Ă©tait trĂšs autonome. Ainsi, par exemple, il accompagnait ma mĂšre Ă l’arrĂȘt de bus le matin et la rĂ©cupĂ©rait le soir… et lorsque mes parents ont divorcĂ©, il a empĂȘchĂ© mon pĂšre d’entrer dans la maison. Il est mort de faim et de soif devant notre porte lorsque nous sommes partis pour la Hollande. Ma grand-mĂšre ne voulait pas de lui, alors il Ă©tait dans un chenil pendant qu’une amie/Ă©lĂšve de ma mĂšre allait le chercher. Il s’Ă©tait Ă©chappĂ© et avait marchĂ© une quarantaine de kilomĂštres pour rentrer chez nous. Comme d’habitude, il frappait Ă la porte et ne devait pas comprendre oĂč nous Ă©tions lorsqu’un inconnu l’ouvrait. Il refusait la nourriture que les voisins, oĂč il mangeait rĂ©guliĂšrement, lui proposaient. Il s’est laissĂ© mourir de faim et de soif devant notre porte d’entrĂ©e. Ma mĂšre a admis bien plus tard, quand j’Ă©tais adolescent, ce qui lui Ă©tait rĂ©ellement arrivĂ©. J’en Ă©tais malade… đ«
Ensuite, il y a eu Floortje, Une retriever noire qui appartenait Ă nos voisins. Comme ils Ă©taient vieux et un peu handicapĂ©, câest moi qui sâest baladĂ© avec elle et jouait avec elle dans le parc proche de lâappartement. Jâavais 12 ans et jâaimais beaucoup mon Amie-chienne. Elle Ă©tait un peu trop grosse et courrait du coup un peu bizarrement. Quand elle me voyait arriver elle Ă©tait folle de joie et elle reconnaissait mes pas quand je passais devant la porte de ses maĂźtres qui habitaient juste en dessous de nous. Un jour elle nâĂ©tait plus lĂ . La voisine mâa dit quâelle avait donnĂ© Floortje Ă quelquâun dâautre puisquâelle mâaimait plus quâelle. JâĂ©tais vraiment triste, mais surtout, je ne comprenais pas. Je trouvais ça cruelle et tellement Ă©goĂŻste. Bien Ă©videmment que je ne lâai jamais revu. đą
C’est peut-ĂȘtre pour cela qu’il y a eu par la suite Sherry, aprĂšs la boisson prĂ©fĂ©rĂ©e de ma mĂšre. C’Ă©tait un caniche nain abricot que j’ai eu pour mon 13Ăšme anniversaire, peu aprĂšs Floortje. Elle Ă©tait cachĂ©e dans un pouf. Quand j’ai ouvert le paquet et vu le pouf, j’Ă©tais dĂ©jĂ trĂšs content et je l’ai tapotĂ© dessus pour le montrer. Quand j’ai entendu des couinements venant de l’intĂ©rieur, j’ai Ă©tĂ© fou de joie de voir cette toute petite chose qui me lĂ©chait immĂ©diatement le nez. Par contre, mĂȘme si Sherry Ă©tait « Ă moi », elle Ă©tait plus proche de ma mĂšre qui prenait beaucoup soin d’elle. Quand ma mĂšre est dĂ©cĂ©dĂ©e, j’avais 22 ans et j’Ă©tais cadet Ă l’AcadĂ©mie Militaire. Il n’y avait aucun moyen de garder Sherry. Au dĂ©but, c’Ă©tait tellement triste et elle passait beaucoup de temps seule dans le couloir de l’appartement… jusqu’Ă ce que je trouve quelqu’un qui Ă©tait prĂȘt Ă la prendre et Ă la garder. Cela m’a encore dĂ©chirĂ© le cĆur… đ
Dans le film « Dogman » que jâai vu rĂ©cemment, jâai vu une phrase qui disait « LĂ oĂč il y a un humain malheureux, Dieu envoie un chien ! » « . C’est tellement vrai⊠et je suis tellement reconnaissant pour cela ! Bon, ensuite il y avait un petit griffon que mes amis gymnastes et moi ont trouvĂ© au bord de la route en Corse. C’Ă©tait un bĂ©bĂ© et il Ă©tait trĂšs mal en point. Pendant que nous Ă©tions en route vers un vĂ©tĂ©rinaire Ă Ajaccio, nous avions dĂ©jĂ dĂ©cidĂ© de le garder. Nous cherchions un nom et comme c’Ă©tait une vraie petite bouboule, ça s’est vite transformĂ© en Boubou. Il est mort sur la table de soins chez le vĂ©tĂ©rinaire. il avait juste le temps de me lĂ©cher le nez avant de dĂ©cĂ©der. Qu’est-ce que j’ai encore pleurĂ©, ouf !!! Nous nous sommes engagĂ©s Ă appeler le premier chien, qu’un d’entre allĂ© avoir, Boubou, pour honorer le petit bĂ©bĂ© dĂ©cĂ©dĂ© d’une overdose de tiques et autres parasites… đŠ Â
Lâhistoire craquante de Faith, le chien qui nâa que deux pattesâŠ
Alors, le petit chien qui avait pissĂ© sur mes chaussures avait dĂ©jĂ son nom d’emblĂ©e ! Quand il est mort, dix ans plus tard, je ne pouvait pu revivre une telle tristesse. Il m’Ă©tait impossible de le remplacer car notre amitiĂ© Ă©tait unique et tellement puissant. MĂȘme aprĂšs sa mort, il Ă©tait souvent prĂ©sent avec moi, Ă©nergĂ©tiquement. Je le sentais… Un jour, alors quelqu’un ma lancĂ© une malĂ©diction lors d’une soirĂ©e de cours collectifs, j’ai senti Boubou derriĂšre moi, tel un totem, me protĂ©geant. J’Ă©tais la seule des 15 personnes Ă n’avoir ressenti aucune sĂ©quelle aprĂšs avoir subi le sort qui m’Ă©tait destinĂ©. Puis, quelques annĂ©es plus tard j’ai reçu un autre clin d’Ćil de Flippie-Floortje-Sherry-Bouboule-Boubou. Quand quelqu’un m’a demandĂ© un jour si j’allais prendre Ă nouveau un chien, j’ai expliquĂ© pourquoi je ne pouvais pas. J’ai dit que je ferais une exception si un jour un petit chien sautait spontanĂ©ment sur mes genoux. đ€Ș
Deux semaines plus tard, alors que jâĂ©tais assis derriĂšre mon bureau, dans notre cabanon Ă lâorĂ©e du bois, loin dâautres habitations, un bĂ©bĂ© chien noir et blanc est entrĂ© dans la piĂšce et ma sautĂ© sur les genoux⊠J’en Ă©tais abasourdi. Quels Ă©taient les probabilitĂ©s ? Comme le pĂšre de ma compagne n’aimait pas les chiens, il l’a pris en photo et mis des affiches. Il venait finalement d’une ferme Ă 1 kilomĂštres de chez nous et a du traverser un forĂȘt dense pour pouvoir me sauter dessus et me faire ce dernier clin d’oeil de mes Amis-chien. J’ai plein de gratitude envers Boubou et je n’oublierais jamais. A la fin de sa vie c’Ă©tait un vrai MaĂźtre-Chien. De toutes maniĂšre, il est lĂ prĂ©sent tous les jours… car son nom fait partie de tous mes mots de passe. Merci Ă la Vie de m’avoir envoyĂ© un Ami si extraordinaire… đÂ
Je vous souhaite une dĂ©licieuse journĂ©e, soirĂ©e ou nuit⊠oĂč que vous soyez⊠ââ€ïžâÂ
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