Amritapuri, Inde 🇮🇳

Il m’attendait tranquillement sur les bancs rouges. Moi, j’ai failli être en retard, perdu dans une rencontre passionnante avec Nadia, une jeune Suisse qui s’était jointe à nous pour le séva mercredi matin. Quand il m’a vu arriver, il s’est levé pour se joindre à moi. Nous avions choisi l’heure en fonction de l’ouverture du snack Indien. A 17 heure il n’y avait en effet pas de queue comme espéré. Donald a voulu payer la moitié… mmm… quel homme ! Nous avons fait remplir nos assiettes de délices… mon assiette faisait quand-même le triple du sien. Même si je n’en pouvais plus depuis mon « petit »-déjeuner, il était chargé à ras bord. Même pas deux euros pour le tout, 135 roupies ! Ce n’était pas un repas, on faisait des affaires. 😉 

Sachant qu’il y a une « police de vaisselle » pour éviter que les gens piquent des assiettes, nous nous sommes faufilés vers la grande salle, puis avons emprunté le chemin le plus court vers la plage. Nous avions ainsi déjà commencé ainsi à défier le père autoritaire que les règles de l’Ashram représentaient en ce moment. Nous, deux gamins d’ensemble presque 140 ans. En chemin nous sommes tombés sur Rimish, l’’officier de police. J’en ai profité pour vérifier qu’il allait bien à la piscine demain, pour que je puisse lui faire mes adieux. D’ailleurs, quand j’y vais, je n’arrive plus à nager, je joue… 👮🏽

Il y avait plein de monde sur la plage. Je n’en avais pas encore vu autant. Il y avaient même des enfants courageux ou, au contraire, carrément inconscients qui s’aventuraient dans l’eau. Ca se voyait que c’était dangereux. Sur le photo du chien, vous voyez dans le fond un homme avec un petit garçon. D’un moment à l’autre, l’eau qui arrivait à peine à mouiller ses fesses, se trouvait jusqu’à ses épaules. D’ailleurs, je pense que c’est pour ça qu’il restait avec le gamin, dont la mère se trouvait bien au sec sur la plage plus loin. 🌊

Riche de nos assiettes nous nous sommes installés sur des chaises à une distance respectueuse de l’eau et tout en mangeant j’expliquais à Shrinat à nouveau mon intention derrière notre présence ici. Il m’écoutait attentivement et nous avons brièvement parlé de nos pères réciproques. Etre assis avec l’homme sous sa représentation la plus douce et partager avec lui des douceurs alimentaires était ma manière de dire « merci » et « au-revoir » à la partie autoritaire qui restait tranquillement au loin dans les vagues. Shrinat me demandait même à un moment si mon enfant intérieur avait besoin de quelque chose de plus. Il avait bien remarqué que l’eau m’attirais. 💦

Je cherchais à sentir quelle partie de moi voulais entrer dans l’eau. Je n’y suis pas allé finalement… car j’avais la sensation que c’était le père perfectionniste en moi qui cherchait à arrondir l’acte psycho-magique « comme il faut ». L’enfant en moi n’avait pas du tout envie de se trouver plein de sable noir dont la plage était remplie. Selon Shrinat le sable était blanc avant et il y a une usine ou quelque chose de ce genre qui rejette un produit qui noirci le sable de la plage de plus en plus. Mmm… ⏳

Les gens s’amusaient… Il y avait même un Indien que est venu avec son fils pour le prendre en photo avec les deux vieux blancs sur les chaises. Puis, le chien d’Amma qui passait tenant en laisse un européen qui faisait son séva. Je n’ai pas réussi à finir mon assiette et je lançais des morceaux de galette aux corbeaux qui du coup se multipliaient. C’était un moment parfait… Merci Shrinat… 🦅

Le soir, vers 20h00. Je me suis installé dans le noir au 13ème étage pour écrire une partie de mon article. J’entendais la fin des bahjans en bas, le bruit d’un moteur d’un bateau dans le « backwater », les vagues qui continuaient leur va et vient sur la plage, des claxon réguliers des voitures qui passaient. Les corbeaux commencaient à se taire. Moi aussi… 😉 

Ensuite j’ai eu un signe magnifique de la vie, m’indiquant que j’avais éliminé quelque chose. J’ai eu une diarrhée comme je n’en ai pas eu depuis longtemps. Je me suis vidé d’un seul coup. Pas de douleur, pas de souffrance, juste une belle élimination bien saine. D’ailleurs, ce matin Shrinat avait vécu la même chose, juste moins fort. Quelqu’un de normal aurait peut-être dit que nous avions simplement mangé quelque chose de « pourrie ». 😷

Aujourd’hui, samedi, c’est ma dernière journée pleine. Je vais commander mon taxi pour aller à l’aéroport demain, me baigner une dernière fois dans la piscine et sûrement d’autres choses pour la dernière fois. Je vais faire mon dernier seva demain, juste pour le plaisir. Hier j’ai donné mon mala à Panchi… il m’a offert une mangue. A Joe j’ai donné une brosse à dent. Non pas parce qu’il sentait mauvais de la bouge, mais simplement parce que la manche de la brosse pouvait lui servir à se masser les point réflexes des mains et des pieds. Il a des symptômes qui lui disent d’arrêter de donner et commencer à se donner. Bon… pas de commentaire… 😇

Ce que j’ai l’intention de faire aussi (je n’ose plus dire mieux) et que je ne sentais pas jusque là est d’aller méditer, euh, m’assoir tranquillement  dans le petit temple d’Amma où elle donnait ses Darshans tout au début. J’ai envie de vérifier si ainsi tout est ok pour moi, puis la remercier et dire au-revoir ainsi aussi… 🙏🏻

J’appréhendais hier soir d’aller dans ma chambre pour dormir… à tout les coups le gamin allait vouloir faire la java. Je suis donc resté longtemps sur le balcon… Belle journée à tous !

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