Où vais-je…

Modi’in, Israël 🇮🇱

Je suis un homme qui travaille maintenant… et même si mon travail est vraiment simple et amusant la plupart du temps, quand je rentre à la maison, je n’ai pas toujours assez d’énergie pour m’assoir et écrire mes aventures. Pourtant, chaque jour j’ai de quoi remplir des pages et des pages. Quand je saute un jour, au moment de me mettre à l’écriture, ça se bouscule dans ma tête et il faut que je tranche quelque part entre ce que je vais partager avec vous et ce que je vais laisser inexploité. 

En même temps, je constate que le nombre de lectures journalières diminue doucement. Est-ce que c’est dû à mon départ ? Est-ce que mon histoire est devenue moins intéressante ? Est-ce que mon blog fait partie de mon ancienne vie et que je vais devoir le laisser un jour ou l’autre ? Je ne le sais pas vraiment et j’avoue que ça ne m’inquiète pas vraiment. Comme vous le savez, j’écris surtout pour moi, pour structurer mes pensées et mon chemin de Cantilène… En même temps, votre présence m’importe, car elle rend mon partage plus vivant.

Pour l’instant, je m’habitue encore à cette nouvelle vie. Ma tête semble pouvoir se reposer un peu plus cette fois-ci. Par contre, mon corps reprend du service et je vis toutes ces heures debout comme un entrainement sportif. Après 2 mois ici en Israël et 1 mois devant la porte de l’hôtel, les journées commencent à se ressembler. Une routine est en train de s’installer. Une partie de moi n’aime pas ça du tout… l’autre s’en fout royalement, car il sait que ça n’a aucune importance réelle ce que je fais. L’important c’est ce qui se passe à l’intérieur de moi. 

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Je vis ma routine avec un non-attachement total ! Je m’en fous où je suis, ce que je fais, où et avec qui je me trouve. De toute manière, dans ce jeu illusoire, tout n’est que « attente »… peu importe la mise en scène illusoire. Alors, je me détends et je m’amuse… même si je continue bien évidemment à surveiller les signes pour savoir où aller et à observer le miroir pour savoir quoi changer en moi.

La sensation que j’ai est assez bizarre. J’ai encore plus que d’habitude l’impression que la Vie-même tient les manettes de la console de ma Vie entre ses mains. Je ne maîtrise rien, je ne peux que remplir l’espace et le temps qui m’est alloué. Alors, tantôt je joue au Doorman… au voyageur de bus et de train… à l’immigrant… au célibataire… au nouveau copain… à l’enfant qui est rentré chez lui… et encore… Sans vraiment m’accrocher à quoi que ce soit. 

Je ne sais pas où je vais. Je ne sais pas combien de temps j’ai encore devant moi. Je ne connais pas les projets que mon SOI a encore pour mon petit moi. Je suis prêt à être Doorman le reste de ma vie, si c’est ça que la Vie veut de moi. Je suis prêt à laisser partir l’ancien accompagnant pour laisser la place à « je-ne-sais-pas-quoi ». Mais, je suis également prêt à suivre n’importe quelle autre voie qui se présente, si toutefois j’y reconnais l’appel de ma déesse-mère. Rien n’est figé, tout est ouvert. Je suis présent, attentif et réceptif. Surtout, que j’entends en ce moment souvent que je ne devais pas être sur ce poste de Doorman, même si je semble le faire à merveille. 

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Toute à l’heure, j’ai encore partagé avec le copain à ma gauche, le gardien de sécurité du matin, que pour Vivre, il faut être prêt à mourir. Car c’est seulement ce niveau d’abandon et de lâcher-prise qui permet de quitter la zone de confort, qui comme une forteresse a été construit autour de chacun d’entre nous. Chez ceux que j’ai connus et que je connais encore, les projets restent souvent des projets et ne dépassent jamais leur phase d’expression verbale. Les minimes changements qui ressemblent pour certains encore à une évolution quelconque, sont pour ceux qui regardent avec leur conscience rien d’autre que les derniers spasmes d’une vie agonisante et vide de sens profond. 

Je suis toujours prêt à mourir. A chaque instant. Je n’ai plus aucune appréhension. Juste de la curiosité. Je suis même un peu pressé pour connaître la réalité nouvelle qui m’attend le moment venu. C’est ça qui m’a emmené si loin. J’ai déjà dit maintes fois adieu à des vies successives. A chaque fois j’ai pensé que ma vie était réellement finie. A ma surprise, je me suis à chaque fois trouvé propulsé dans une toute nouvelle saga, où le personnage ressemble vaguement à celui d’avant.

Je pense que je resterai toujours un accompagnant. C’est comme ça que je me sens profondément en tout cas. C’est seulement la forme qui changera à mon avis. Même si j’accueillerai toujours quelqu’un qui me sollicitera, il est bien possible que le temps des consultations, des soirées et des retraites soit révolu. Je le sens bien quelque part. Il est bien possible qu’il s’agisse maintenant d’être en toute simplicité un exemple vivant de tout ce que j’ai appris au cours des 45 dernières années. Si cela se passe en toute discrétion ou d’une autre manière ne dépend pas de moi… 

∞💜∞

8 commentaires sur « Où vais-je… »

  1. Bonsoir Michaël,
    Je te lis, je continue à te lire,
    La j ai été opérée, et est pas eu les moyens de te commenter ou lire simplement tes articles

    Namasté de nous de me donner des bribes de ta vie
    C est un besoin, une nécessité
    Bonne et douce soirée qui s annonce

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  2. bonjour Michaël, vos textes ne sont pas moins intéressants, mais l’univers géographique et culturel me parait tellement éloigné de ma vie en France que je me sens moins concernée.
    Par contre, sur la philosophie de la vie, je vous suis toujours.
    Peut-être intéresserez-vous de nouvelles personnes avec un blog dans une autre langue que le français !
    Le rythme de la vie içi dans le sud-ouest de la France me parait bien différent, moins rapide…
    Bonne suite à vous, Solange rencontrée une seule fois dans une brasserie du Gers à Mirande, le 31 octobre 2019.

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  3. Dernièrement j’ai failli revendre mon fourgon (1 an et demi et 17 000 km) pour racheter un nouveau véhicule.
    Je sentais bien que ce n’était pas moi qui agissait mais que j’étais agi par une force, une vague, un courant irrésistible.
    Sans trop d’effort, après deux visites chez le concessionnaire, et un essai, j’ai renoncé et conclu que mon fourgon me convanait très bien.
    Pour le nouveau véhicule, il fallait que je donne mon fourgon + 10 000 euros.
    Voilà donc 10 000 euros d’économisés.

    5 mois que je suis à Cholet.
    Et je sens venir cette autre pulsion douce et forte à la fois, qui me pousse à agir pour peut-être partir encore je ne sais où.
    Et comme pour la voiture, j’observe cette pulsion, et je ne suis pas sûr de vouloir me laisser emmener cette fois-ci.
    Je me questionne aussi sur l’achat d’une maison dans le coin car les prix ici sont abordables et la région me plait.

    Je me libère intérieurement de certaines croyances, dépendances.
    Et me voici remotivé pour reprendre mes travaux d’Alchimie.
    J’en étais resté à la production du Roi et de la Reine, et je dois à présent trouver le moyen de les conjoindre 🙂

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  4. bonjour Michael en fait tes textes ont changé en effet et tu t adresses plus à toi qu’aux autres ce qui rend la lecture encore plus prenante et porteuse car j’ai l’impression de ressentir plus ta quête et ta recherche . Celles ci ont une résonnance encore plus fortes vu le lieu où tu trouves ; paradoxalement ou pas . Je pense humblement que ton titre devrait être OU SUIS JE et pas forcément OU VAIS JE …))) qui se marie bien avec la question incessante QUI SUIS JE que tu nous a « enseigné » tout au long de ton parcours . continue de transmettre et plus accompagner en effet car l’humanité de tes mots nous montre que le chemin n’existe pas selon moi mais seulement la voie que la vie nous propose . Merci déjà de prendre du temps pour nous ayant montré comment prendre du temps pour toi . Tout cela est rassurant pour chacun d’entre nous dans un monde avec tant d’incertitudes bien à toi franck

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