Ouvrir les portes et les fenêtres

Les Anses-d’Arlet (97), Martinique 🇲🇶

C’était une journée longue mardi. Agréable, mais longue. Il était minuit et demi heure française, quand l’avion a atterri à l’aéroport de Fort de France. Avec les six heures de décalage, ça correspondait à 18 heures locale. Il faisait déjà nuit et je pensais d’abord que le ciel était noir à cause de l’ouragan, Maria. C’était mon voisin dans l’avion qui m’a gentiment expliqué qu’il faisait nuit très tôt ici et qu’il n’y avait pas d’adaptation avec les heures d’été ou d’hiver. 🕰

Je voyage de manière très naïve. A part le trajet et l’hébergement, je ne me renseigne sur rien. Je découvre les choses sur place au fur et à mesure. Ainsi, je laisse le maximum de place aux surprises. De l’autre côté, comme je ne me prends pas la tête, ça se passe généralement de manière facile et lisse. Si un hic apparait, je sais que l’apprentissage est là et mes antennes se dressent. 📡

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J’étais assis sur le siège 43F. Et une amie en a fait une « plaisanterie » en disant par sms que cela correspondait à 4+3=7 Femmes. Moi, j’ai enlevé l’addition et j’ai répondu par la suite avec le solde de « 43 femmes ». Pourquoi pas ? Pourtant, quelque chose me semble juste dans le chiffre 7, à suivre… 😉

J’ai regardé 4 films pendant les 8 heures de vol… et encore un autre pendant la nuit de mon arrivée pour m’aider à traverser le décalage horaire. Ca parlait beaucoup d’enferment (l’enfer me ment ?), comme dans le dernier que j’ai vu dans l’avion, « True story » et le film de la nuit, « Ils ont tué mon père d’abord », une histoire sur la guerre au Cambodge. 🇰🇭

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Depuis que je suis là, depuis 2 jours, les signes sont forts. Il y avait d’abord donc les films, puis l’ouragan qui brasse cet Ile de manière qui m’interpelle. Le processus de création de l’ouragan semble commencer en Afrique et au fur et à mesure qu’il s’approche de l’Amérique, la force grandi et devient destructrice. Dans mon imaginaire, j’aime croire que le vent cherche à nettoyer les traces des mémoires liées à l’esclavage. Les gens ici sur l’ile semblent être encore très imbibé de ce passé. Bien évidemment je l’ai pris pour moi. Je suis sûrement venu ici pour me libérer des traces de mon « esclavage intérieur » lié à ma fidélité aux parents, la culture, mes enseignements, etc. 😅

Hier matin en échangeant avec mon nouvel ami, Sébastien, nous parlions justement entre autres de cette difficulté de se calmer et de ne rien faire. Il est évident pour moi que le « trop » ou le « pas assez » viennent de mon esclavage face aux normes et valeurs du passée et les habitudes qu’elles ont créées. ☀️

Ma chambre a une odeur forte de moisie. Ca correspond sûrement à mon état intérieur à transformer et ça ne me dérange pas plus que ça. Par contre, ça m’invite à ouvrir grand les portes et les fenêtres et de permettre à toutes ces petites ou moins petites bestioles à entrer quand ils le souhaitent. J’aime bien tous les animaux… mais pas trop dans mon lit, ni en-dessous ou au-dessus. Brrrr… je m’ouvre à cet inconfort, je m’ouvre à la vie, à ce qui est. Je verrais bien ! 🐛🦎🕷

Puis, pendant une promenade, ma main droite qui pendait hors de la fenêtre s’est fait heurter par un insecte qui dans sa panique m’a piqué. Ca m’a fait mal et aujourd’hui ma main à le double de sa volume habituelle. Une invitation au calme, au farniente ? Sûrement, surtout que hier soir chez les amis de Sébastien, j’ai appris qu’aujourd’hui il y avait une « opération escargot ». Tout le monde ralenti et roule tout doucement sur les routes pour protester. Je « DOIS » ralentir… Depuis le temps que je le sais. C’est peut-être le moment propice ! 🐌

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Quelques heures plus tard, en mangeant trois fruits cueillis dans la nature, une banane, une fruit de passion et un fruit de dragon, j’ai vécu une très forte réaction allergique. Déjà la symbolique derrière le choix d’au moins deux de mes fruits est intéressante. La libération de ma passion et de mon dragon… Je pensais que j’allait mourrir. Ma gorge s’est serré et commençait à me faire très mal, mon corps me grattait de partout, j’avais mal au coeur et le plexus complètement serré, mon coeur battait très fort et je pensais qu’il allait exploser. Ca s’empirait rapidement et je pensais que j’allais y rester. J’étais ok avec ça. Je me sentais prêt. 💓

J’ai tiré rapidement des cartes pour avoir une indication concernant ce qui m’arrivait. Je ne me souviens plus du tirage mais je comprenais sur le moment que je pouvais faire confiance à la vie et m’abandonner. Alors, c’est ce que j’ai fait. Je me suis forcé à ne pas me gratter, à respirer lentement et à être très très présent. Le soir nous étions censés retrouver des amis de Sébastien et il était évident que je ne pourrais pas y aller. Dès que je me mettais debout, ça tournait et je voulais vomir. Alors, je me suis calmé de l’intérieur et j’ai vécu mon état à fond. Je pense que mon corps me disait que je pouvais me nourrir de mon énergie et de ma passion… et de me passer ainsi de nourriture solide. 🔥

Quelques heures plus tard, j’ai senti que j’avais dépassé un pic dans mon état et que les symptômes se calmaient tout doucement. Quand c’était le moment de partir, 2 heures plus tard, j’étais prêt. Nous avons passé une super soirée et j’ai même mangé ! Du porc au caramel avec du riz et du dal, du marlin fumé fait maison et un cake à la banane. C’était délicieux tout ça. 🍌

La petite réunion était pour dire au-revoir à deux amis qui ont tout perdu avec le passage de l’ouragan et qui allaient partir pour les Seychelles. C’était beau à voir comment ils ont su transformer ce drame en occasion permettant un changement de cap dans leur vie. 🌪

Ce matin, pour couronner la clarification du défi que je semble avoir à relever ici aux Caraïbes, j’ai regardé un film que j’ai beaucoup aimé et qui montre bien comment j’ai à m’ouvrir encore et encore. Je pense que c’est lié à mon histoire à venir avec les femmes (et les hommes peut-être aussi). Il me semble que ce dont je suis porteur ne peut que sortir si je suis complètement libre, à l’écoute et au service de la vie. 🎞

Ce qui a renforcé cette pensée est qu’à la fin du film j’ai reçu un mail avec un témoignage magnifique d’une femme avec qui j’ai vécu un processus initiatique. J’espère pouvoir le partager ici avec vous prochainement. Je vais lui demander permission, bien évidemment. C’était magnifiquement bien décrit et j’ai lâchais plusieurs fois des larmes pendant ma lecture. Ce monde-là est ma maison, c’est chez moi… 😪

Belle journée à tous  🖤❤️💛💚💙💜

 

2 commentaires sur « Ouvrir les portes et les fenêtres »

  1. « Je suis sûrement venu ici pour me libérer des traces de mon “esclavage intérieur” lié à ma fidélité aux parents, la culture, mes enseignements, etc. »
    Il y a une phrase de Terence Mac Kenna que j’aime bien et qui dit : « Culture is not your friend. »

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